Lorsqu’on prend sa retraite, on s’imagine profiter enfin du fruit de ses efforts. Pourtant, un invité tenace demeure toujours présent: le fisc. Les retraits d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), les rentes provenant d’anciens régimes de pension ou encore les prestations gouvernementales, tout cela est imposé et peut rapidement réduire votre revenu net. Heureusement, plusieurs stratégies existent pour limiter la facture et préserver une meilleure qualité de vie.
Le principe de l’impôt progressif
Au Québec, l’impôt est calculé selon un système progressif. Cela signifie que plus vos revenus sont élevés, plus le pourcentage d’impôt appliqué grimpe. Deux revenus moyens sont donc généralement imposés à un taux plus avantageux qu’un seul revenu élevé. Pour cette raison, une grande partie des stratégies fiscales de retraite consistent à étaler ou répartir les revenus de manière plus équilibrée, afin de demeurer dans une tranche d’imposition plus basse.
Optimiser l’ordre de vos retraits
L’une des clés d’une retraite fiscalement efficace consiste à réfléchir à l’ordre dans lequel vous retirez vos épargnes. Les retraits d’un FERR augmentent directement le revenu imposable, tandis que ceux d’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ne génèrent aucun impôt. Alterne rentre ces deux sources ou établir une combinaison adaptée à vos besoins peut vous permettre de contrôler vos revenus imposables d’année en année. Cette réflexion s’inscrit aussi dans une logique successorale, car au décès, les sommes détenues dans les REER et FERR peuvent être lourdement imposées si elles ne sont pas transférées au conjoint.
Fractionner ses revenus de retraite
Dès l’âge de 65 ans, il est possible de fractionner une partie de vos revenus de retraite admissibles avec votre conjoint. Cela peut inclure par exemple les revenus provenant d’un FERR, d’un régime de pension agréé ou d’une rente viagère. L’objectif est simple: réduire l’écart entre les deux revenus du couple et ainsi diminuer l’impôt global à payer. Certaines prestations, comme la Sécurité de la vieillesse ou le Régime de rentes du Québec(RRQ), ne sont toutefois pas admissibles à ce fractionnement.
Le partage de la rente du RRQ
Une autre option intéressante pour les couples est le partage du RRQ. Lorsque les deux conjoints ont atteint 60 ans, une partie de la rente peut être transférée à l’autre, ce qui allège la charge fiscale du conjoint ayant le revenu le plus élevé. Ce partage n’est pas nécessairement égal et dépend de la durée de vie commune ainsi que des périodes de cotisation. Cette stratégie peut être mise en place autant par des conjoints mariés que de fait.
Prévoir longtemps d’avance grâce au REER de conjoint
Idéalement, la planification fiscale de la retraite commence bien avant la fin de la vie active. Cotiser dans le REER de son conjoint est un excellent moyen de rééquilibrer les revenus futurs et de réduire l’impôt global du ménage au moment de la retraite. Cette approche favorise une meilleure répartition des revenus au moment du décaissement et procure davantage de flexibilité dans la gestion fiscale.
Conseils pratiques pour limiter l’impôt
- Utiliser une marge de crédit hypothécaire pour financer certains besoins peut éviter de retirer inutilement des sommes imposables de vos REER.
- Échelonner vos retraits sur plusieurs années limite le risque de franchir des paliers d’imposition élevés.
- Faire analyser différents scénarios par un professionnel vous aide à choisir la combinaison optimale de retraits et de stratégies successorales.
Conclusion
Maximiser vos revenus de retraite ne se résume pas uniquement à accumuler des économies; il faut aussi apprendre à les décaisser judicieusement. Une planification fiscale adaptée permet de conserver plus d’argent pour vos projets et vos loisirs, tout en limitant ce que vous remettrez au fisc. Vous souhaitez être accompagné dans votre planification? Notre équipe est disponible pour vous aider à bâtir une stratégie personnalisée qui vous permettra de réduire vos impôts et de profiter pleinement de votre retraite. Contactez-nous dès aujourd’hui pour en discuter.